mardi 11 octobre 2016

Mobilité et (surtout) transport collectif - Expérience d'un voyageur américain en Europe centrale (2/3)

Caractérisée par une plus grande collectivisation des services qu'en Amérique du Nord, l'Europe centrale compte parmi les régions du globe les mieux garnies en transport collectif. Je suis allé voir par moi-même de quoi il en retourne, et suis revenu comblé, l'appareil photo rempli de nouvelles observations. Aussi, c'est toujours le fun de se promener dans des villes et les découvrir.  Cette série de billets relate sous forme de compte-rendu ces expériences que j'ai pu vivre en Allemagne, Autriche, Slovénie et Italie, au printemps 2015.
En lisant le texte, vous lisez un mot étrange en langue étrangère? Visitez le billet précédent pour un lexique compréhensif.

Slovénie/Slovenija

Ljubljana (/ʎu’bʎana/, « l'adorable »)
IMGP5180_zpsm7hwicrh%20640x248_zpsastqvf
Vue du quartier Bežigrad (« La cité de la porte d'entrée ») à partir du château Ljubljanski Grad.
En arrière plan : les Alpes kamniques et le massif du Grintovec.
La Slovénie est un tout petit pays (classé 153e pour sa superficie) peuplé de deux millions d'âmes à l'interface de l'Europe centrale et des Balkans. Avec une population urbaine de moins 50 %, le visage de la petite nation est fortement contrasté, métissé par son héritage slave, latin et germanique. Si une forme invraisemblable de paysannerie a encore cours aux confins du territoire, les villes ― tout aussi petites qu'elles soient ― sont ancrées dans la réalité des réseaux globaux, affichant encore les stigmates de la crise financière et immobilière de 2009. La population y est stable, voire légèrement décroissante, et la bulle immobilière éclatée y a laissé davantage de stigmates que la sécession relativement paisible de la Yougoslavie en 1991.

IMGP5166_zpsz1llkn7i%20640x480_zpsaa25cb
Derrière ce mur, le trou béant d'un projet immobilier abandonné accueille les visiteurs à leur sortie de la gare.
La capitale de la Slovénie, Ljubljana, en est également la plus grande ville du haut de ses 275 000 habitants. Malgré tous ses défauts, la petite ville m'a conquis. Sa population est jeune, la culture y est vivante, foisonnante, les habitants sont préoccupés par l'aménagement de leur ville et connaissent bien l'architecture et l'urbanisme. Bref, chaque morceau de ville a quelque chose à raconter. Bien que modeste en taille, la ville a tout le clinquant et le prestige d'une capitale nationale.

La libéralisation des marchés post-rideau de fer et l'entrée dans l'Union Européenne en 2004 ont fait en sorte que les transports publics se sont assez radicalement privatisés au pays de Tito, exception faite de rares agences.
IMG_20150512_171217696_zpskgjfvzw7%20457
Un autocar de marque... Otokar!

Mon amoureuse et moi sommes arrivés de la campagne slovène par autocar à l'Avtobusna postaja Ljubljana (/aoːtobusna postaja/, « Gare d'autobus de Ljubljana »), laquelle jouxte la gare ferroviaire. Nous étions partis de Trojane et nous avons voyagé avec la compagnie Izletnik Celje, un opérateur privé qui possède une ligne régionale entre Maribor, seconde ville du pays, et la capitale via Celje, où la compagnie est basée. 4,70€ ont suffi pour couvrir les 40 kilomètres qui séparaient le sentier de grande randonnée E6 et le centre-ville de Ljubljana.

La gare routière et ferroviaire de Ljubljana, ayant pignon sur rue sur le square Osvobodilne Trg, est presque entièrement extérieure, si ce n'est que d'un petit abri qui comprend quelques tabacs et échoppes, une billetterie et un comptoir de service à la clientèle. C'est une grande station, avec plus de 30 quais, chacun dédié à un corridor de service. Les autocars à impériale y sont plus rares qu'en Autriche; sur mes 6 visites à la gare, le seul autocar deux étages qu'il m'a été donné d'apercevoir opérait pour le compte de la Deutsche Bahn Intercity sur la ligne München (D) – Ljubljana (SLO) – Zagreb (HR). Outre les compagnies privées de transport interurbain, quelques lignes de banlieue du transporteur municipal se rabattent sur ce terminus.

IMGP5163_zpsyhbarquz%20640x480_zpsgsjca6
Des bollards préviennent l'accès au centre de la ville aux véhicules qui n'y ont pas affaire.
Les gares routière et ferroviaire sont situées tout juste au seuil de la vieille ville dont les rues sont, à toutes fins pratiques interdites à (la plupart de) la circulation automobile. L'accès au centre est restreint aux résidents, aux véhicules de service et aux véhicules d'urgence. Des bollards installés à chacune des entrées se rétractent seulement lorsque les boucles de détection sont activées, qu'un carte de radio-identification est balayée et qu'un NIP est correctement entré. On ne niaise pas avec la piétonnisation, ici.

089_zpspatnpag7.jpg
Un microbus électrique Kavalir sur le pont Tromostovje. Source : Tamara Deu, LPP
La Ljubljanski potniški promet (l'agence de transports collectifs, abbr. LPP) offre à l'intérieur de la zone piétonne un service de microbus électrique nommé Kavalir (« Gentilhomme ») sillonnant les rues et ruelles selon les besoins de ses utilisateurs. Les trois véhicules sont en service tous les jours de l'année, de 8 heures à 20 heures, transportant environ 350 passagers par jour. Les microbus fabriqués par la société italienne Esagono Energia peuvent transporter jusqu'à six personnes à la fois sur une distance de 80 kilomètres.

IMGP5166_zpsz1llkn7i%20640x480_zpsaa25cb
Vue de la Dunajska Cesta vers Bežigrad.
Si les rues de la mignonne ville de la Renaissance sont pratiquement impossible à naviguer avec un véhicule motorisé, les grandes avenues des quartiers modernistes telles que la Dunajska Cesta (« Route Viennoise ») dans le quartier Bežigrad ont été designées pour accommoder un large flot de véhicules et de piétons.

Bien qu'on la sente en perte de terrain, la bagnole bénéficie d'un flagrant traitement royal à Ljubljana. Non seulement les voies de circulation sont démesurément larges dans la ville, le réseau routier supérieur semble hors de proportion pour une ville d'une telle taille. Une voie de ceinture de 30 kilomètres connecte les autoroutes aux différentes rocades et pénétrantes aux vitesses de circulation élevées.
IMGP5204_zpsnqbmykrp%20640x480_zpsypoe8x
Véhicule importé paradoxal : ces petites boîtes étaient fabriquées en Serbie et vendues sous le nom de Zastava Koral dans la fédération yougoslave, mais commercialisées comme des Yugo dans la plupart des pays de l'Ouest. La présence d'un rétroviseur côté droit témoigne d'un modèle récent ou luxueux.
IMGP5198_zpsjmeazlpz%20640x444_zpsx7imh8

IMGP5191_zpslefg6jll%20640x479_zpsxqugas
La compagnie Petrol traite l'architecture de ses marquises avec soin.
Deux stations-
service voisines.
© DigitalGlobe
Le Trg Revolucije (depuis rebaptisé
Republike), autrefois terrain de
stationnement. Source : Nace Bizilj,
Marjan Ciglič, Musée national de
l'histoire contemporaine.
Les stations-service de la compagnie Petrol, jusqu'en 1996 propriété de l'État slovène, ont un design plutôt funky. Leur conception raffinée élève l'automobile au rang de royauté. En plus et pour une raison qui m'échappe, les postes d'essence sont systématiquement disposées en paires, de manière à ce que l'accès à une station ne se fasse que de par la voie de circulation du côté dont elle est riveraine. Avec toutes ces pompes à essence en double, pas de quoi tomber en panne, votre majesté.

L'offre en stationnement est assez généreuse au centre de la capitale comme dans sa périphérie. En plus de stationnements souterrains sous la plupart des buildings gouvernementaux et para-gouvernementaux, les terrains vagues sont souvent rentabilisés par la location d'espaces de stationnement. Même le monumental Trg Republike (« square de la République »), en dépit de sa charge sémantique et historique cruciale pour la jeune république, a été jusqu'à sa rénovation en 2014 un vulgaire terrain de stationnement. Son designer Edvard Ravnikar n'a pas vécu assez longtemps pour voir sa création redonnée aux humains. On y tient maintenant des joutes de hockey et des installations éphémères d'art public y siéent ponctuellement.
Trg Republike est de nouveau espace libre qui tient office de lieu de rassemblement pour les Slovènes.

IMGP5173_zpstwg4jl95%20480x640_zpsltwdxb
Les vélos sont interdits sur la Barjanska Cesta (« Route
Marécageuse »). Ce cycliste semble en faire peu de cas.
Le vélo est bien visible dans les rues (et les pistes cyclables, et les trottoirs, ...) de la menue capitale, si bien que l'usage d'un deux-roues est prohibé çà et là afin de prévenir les problèmes de cohabitation. C'est notamment le cas lorsque la voie de droite est réservée aux autobus et que des contraintes d'espace empêchent le marquage d'une voie cyclable sur la chaussée ou sur le trottoir. N'empêche, la signalisation n'est pas nécessairement respectée, et les trottoirs sont traversés de bicycles à pédale, à gaz et à batteries qui se faufilent à travers une foule parfois dense.

La bourgadette yougoslave a d'ailleurs implanté en 2011 un système de vélos en libre-service nommé BicikeLJ (prononcez «béciqu'hey»). La formule est si populaire qu'on compte plus d'une quarantaine de stations, espacées d'environ 300 mètres chacune. On retrouve même des stations au-delà de l'autoroute périphérique qui ceinture la ville. L'abonnement coûte 1 € par semaine ou 3 € par année et permet profiter à volonté d'un vélo une heure à la fois, toute l'année durant. Oui, l'abonnement coûte 1 € par semaine ou 3 € par année. Non, ce n'est pas une blague. Cessez de rire, ce n'est pas une blague.

Pour ces raisons et en dépit des incongruités (je qualifierais la Slovénie somme toute de douce et saugrenue), l'organisme Copenhagenize place la petite capitale au 13e rang des villes les plus favorables à la pratique du cyclisme sur la planète. Bien que les cyclistes puissent compter sur plus plus de 200 km de voies cyclables, le vélo n'occupe qu'une place marginale par rapport aux modes motorisés (ou même par rapport à la marche); il s'agit du mode privilégié pour un ménage sur 10, une proportion semblable à celle que l'on retrouve à Montréal.

IMGP5208_zps99gknh2g%20640x479_zpsc9rn7k
Un MAN NG312 comptant plus de 20 ans de services aux côtés
d'un Irisbus Iveco Citelis au stationnement incitatif Fužine.

640px-LPP_MAN_SG_220.jpg
Un autobus articulé MAN SG220. Source : BurekBuster, CC-BY-SA 3.0
La Ljubljanski potniški promet (LPP) possède une vaste flotte d'autobus, vaste de par la variété en âge et en modèles. Lors de ma seule visite (qui a duré 3 jours), j'ai pu y dénombrer 25 spécimens différents fabriqués au courant des 2 dernières décennies. La plupart, sinon la totalité des véhicules récents fonctionnent au gaz naturel comprimé (méthane). 

640px-Urbana%26%C5%BEetoni.JPG
La carte Urbana, ainsi qu'une collection d'anciens jetons de la LPP.
Source : Mich973, CC-BY-SA 3.0
Sur la ligne 6 (la plus achalandée du réseau), il nous a même été donné d'emprunter un MAN SG220 du début de la décennie 1990.

Le seul paiement accepté à bord des véhicules de la Lubljanski potniški promet est la carte Urbana, une sorte de porte-monnaie électronique également accepté en rétribution pour la plupart des services municipaux de Ljubljana (parcomètres, BicikeLJ, bibliothèques municipales, ...). Cette carte a remplacé un ancien système de jetons de laiton et de plastique.
Un Urbanomat dans son habitat naturel.
Source : Ville de Ljubljana

Il est possible de recharger la carte Urbana dans la plupart des tabacs, kiosques à journaux et épiceries (!),  aux stations-service Petrol (!!), aux kiosques d'information touristique (!!!), à des bornes Urbanomat aux arrêts achalandés (!!!!) et en ligne (!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!1!!!...). La LPP exige un mince 1,20€ par personne par zone franchie. La carte permet de défrayer plusieurs passages simultanément, à condition de comprendre les instructions en slovène de la valideuse, sinon un « dve osebi, prosim » marmonné approximativement au chauffeur fonctionne aussi. Les contrôles de titres, très fréquents, se font à bord des véhicules par d'impassibles agents armés.

Les voies réservées aux autobus sont assez répandues, rassemblant même jusqu'à une vingtaine de lignes au centre-ville. Lors de notre visite, l'axe de transport collectif le plus important, la Slovenska Cesta, était en train d'être convertie en rue partagée réservée aux bus lors des jours de semaine.
La Slovenska Cesta est désormais partagée entre ses différents utilisateurs
Attribution : Amanda Slater, CC-BY-SA 3.0
IMGP5196_zpsikbqzi3o%20640x480_zps80dgyl
Des automotrices Siemens Desiro de la SŽ sont garées devant la brasserie Pivovarna Union.
La Slovenske Železnice (« Chemins de fer Slovènes ») est l'unique compagnie responsable du transport ferroviaire de passagers en Slovénie. Elle opère du matériel vieillissant ― et, disons-le, souvent « localement décoré » ―, parmi lequel du matériel tracté, mais également quelques automotrices électriques (dont des trains à grande vitesse italiens Pendolino) et surtout des automotrices à diésel.

IMG_20150515_091605815_zpsvjylncgt%20640
Sous sa parure urbaine, cette rame automotrice des années 70
est vêtue de couleurs et de logos de l'époque yougoslave.
Le réseau compte deux plaques tournantes, soit Ljubljana et Zidani most, pittoresque hameau aux confluents des gorges des rivières Sava et Savinja, 50 kilomètres à l'est de Ljubljana. C'est là que sont départagés les trains vers la Croatie, l'Autriche ou l'Hongrie. Entre ces deux gares majeures, la fréquence des trains est très élevée : aux heures de pointe, de 5 à 10 minutes séparent chaque passage d'un train dans une direction donnée.

La SŽ (prononcez « SG ») opère un sur le réseau de 1207 kilomètres de voies ferrés quatre classes de trains : les trains locaux et régionaux, les trains régionaux transfrontaliers, les trains intercités, ainsi que les trains à grande vitesse ICS, lesquels n'opèrent qu'entre Maribor et Koper via Ljubljana ― 3 des 5 villes les plus peuplées. À l'exception du corridor Ljubljana-Zidani most, la plupart des trains locaux et régionaux font leur dernière entrée en gare avant 23 heures. Les tarifs minimaux varient de 2 à 3 € pour rejoindre une gare de banlieue, et 25 € suffisent largement pour couvrir l'ensemble de la république. Un supplément est exigé pour tout trajet sur un train dont l'origine ou la destination est hors du pays.

IMG_20150515_091615289_zpsfeyhmapp%20640
Cette rame automotrice fraîchement repeinte montre les couleurs standard
de la SŽ pour les éléments en service sur les liaisons régionales et locales
Outre la barrière de la langue, le système des trains slovènes est difficile à utiliser. Les billets doivent être soit achetés à des distributrices, soit à des préposés (après avoir attendu de longues minutes en file). S'il est aussi difficile d'obtenir l'horaire d'une liaison en version imprimée qu'en ligne, toute information concernant les lignes qui franchissent la frontière relève carrément du tabou. Les billets vers les destinations hors du pays doivent impérativement être achetés auprès de préposés désignés. Aucun horaire de train international n'est affiché, si ce n'est qu'au tableau des prochains départs. C'est à se demander si l'opacité qui entoure des liaisons internationales est un leg de l'époque socialiste.

Nous avons tenté de quitter la ville pour rejoindre la côte Adriatique en train, mais toute liaison ferroviaire vers l'ouest du pays était impossible en raison de travaux de réhabilitation d'urgence de la voie à la suite d'un glissement de terrain forçant l'arrêt complet du service.

Nous avons dû nous rabattre sur une navette de remplacement effectuée en autocar. Quelque 9 € nous ont menés à Koper dans un tapecul tout aussi rétro que le matériel roulant de la compagnie ferroviaire, aux sièges déchirés et aux fenêtres à l'étanchéité discutable.



Koper/Capodistria
IMGP5229_zpsvrdtb7us%20467x640_zpsqpi6dw
Des super porte-conteneurs vont et viennent de façon quasi-continue dans le havre du seul port de Slovénie.
Koper est une ville portuaire bilingue (slovène-italien) peuplée de 23 000 habitants sise sur la minuscule côte slovène depuis quelques millénaires seulement. La ville se divise en trois secteur distincts : une ville fortifiée étriquée qui fait pâle figure au centre d'une invraisemblable cité de Power Centres et de Big Box industrielles, où des stationnements infinis et cours d'entreposage rivalisent avec le charme vénitien de la fortification millénaire. Accrochée aux collines, lovée entre les vergers et les vignobles, une cité moderniste complète le cours d'histoire de l'urbanisme 101. Agrémentez de fruits de mer, d'agrumes et de pâtisseries slaves, arrosez de vin local et nappez de sauce tomate et vous obtenez un Koper bien frais.
IMGP5243_zpsww9n2qhs%20640x480_zps6worrh
Power Centres et Big boxes industrielles rivalisent avec la cité millénaire.
La région est extrêmement bien drainée par les autoroutes et les routes nationales, située aux carrefour des chemins qui mènent vers l'Istrie croate, vers la capitale slovène et vers l'Italie, à 10 kilomètres de là.
« No future » scande une inscription sur le chantier abandonné d'un centre commercial.
Tous ces kilomètres linéaires et surfaciques de bitume n'ont pas pu empêcher la crise financière et immobilière d'atteindre la métropole de l'Istrie slovène, et les cicatrices sont encore très visibles dans le tissu urbain.

IMGP5234_zpsifrdoadw%20640x480_zpsz2waqs
Au seuil de la cité maritime fortifiée, des mers de stationnement.
La circulation automobile est strictement interdite dans la ville intra-muros sauf pour les détenteurs d'une vignette spéciale. Hors des murs, ce n'est pas l'espace pour se garer qui manque; une mer d'asphalte s'étend partout autour de la cité maritime.
IMGP5217_zpsxkqz85ol20466x640_zps8gx63pu
Du parking, même dans les petites allées.
Même si on n'y restreint la circulation qu'aux stricts besoins, la chignole s'immisce dans les ruelles et on s'y gare, même si ladite ruelle ne laisse passer que trois paires d'épaules à la fois.
L'un des gardiens de la salubrité de la fortification.
Le centre est charmant et invite à déambuler. Dans les venelles empreintes du flegmatique charme slovène, il fait bon se laisser surprendre au détour par une piazzetta et ses Okrepčevalnice (« troquets ») qui prêtent au flânage, ou même par un des gardiens de la salubrité des lieux ― vous savez? ceux qui chassent les porteurs de la peste.

La topographie du centre n'est pas adaptée à la pratique du patin à roues alignées et encore moins au vélo bien que quelques deux-roues s'y aventurent; les petites ruellettes aux pavés craquelés sont parsemées d'escaliers et se terminent souvent en cul-de-sac.

IMG_20150516_072903249_zpsoi05ksph%20640
La gare d'asphalte de Koper tombe en ruine, avec son terminus d'asphalte au milieu d'asphalte.
La gare de Koper, entouré d'un hypermarché de plusieurs étages, une piste de go-kart et un échangeur autoroutier, tombe en ruine ― puissant symbole de la déchéance des transports publics dans la région. La gare concentre une multitude de liaison urbaines, périurbaines, régionales, nationales et internationales, tant ferrées que routières. La filiale de la Deutsche Bahn Arriva, très présente sur la côte slovène, opère le réseau municipal de la ville portuaire, et la relie aux autres villes des environs.

De là, nous nous sommes dirigés vers Trieste (Trst, comme on dit ici), un périple à bord d'un autobus urbain rempli ― nous étions pourtant samedi. Le service est basé en Italie et comme à peu près tout dans ce pays, il est fermé le dimanche. Notre mouvement de moins de vingt kilomètres vers le nord nous a coûté 3,20 €.

Au bout de 45 interminables minutes, nous sommes débarqués à la majestueuse et marbrée gare Stazione di Trieste Centrale : Ciao Italia!

À venir : Maribor, Trieste et Vienne

Aucun commentaire: